La résistance des festivals en milieu rural

    Louisa Weisbeck

    Si, comme le rapporte la cartographie nationale des festivals publiée en 2023 et établie par Edwige Millery, Emmanuel Négrier et Stéphane Coursière pour le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture, il y a une tendance « à la métropolisation du phénomène festivalier  (ce sont les Bouches-du-Rhône et Paris qui comptent le plus de festivals), rapporté à la population, le constat est tout autre, les départements ruraux ont une offre plus importante que leurs homologues urbains ». Les Hautes-Alpes (avec 47 festivals pour 100 000 habitants) sont en tête de liste, suivies du Gers et de la Creuse. À l’heure où la nouvelle ministre de Culture, Rachida Dati, lance un « Printemps de la ruralité », une concertation pour « désenclaver la culture », ces manifestations s’ancrent depuis longtemps et profondément sur leur territoire au point de le modifier, comme le relate Louisa Weisbeck, chargée de communication de Papillons de nuit en Normandie, ne serait-ce que parce que la population est multipliée par 200 chaque week-end de Pentecôte, passant de 500 à 90 000 – le festival de musiques actuelles étant le deuxième plus fréquenté de la région, qui atteint là sa jauge maximale. Bien sûr, cette soudaine concentration engendre de réelles adaptations notamment en matière de mobilité, car « s’il est possible d’agrandir encore les terrains agricoles à occuper, pas possible d’élargir ou de créer des routes dans cette “ZRR” (zone à revitaliser). Il ne faut pas plus étendre les bouchons déjà existants ». 

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    Par Nadja Pobel

    Légende photo : Louisa Weisbeck, chargée de communication de Papillons de nuit

    Crédit photo : Nico M