Le ministère bat la campagne

    Pascal Dumas et Alexandre Ménard

    Le Printemps de la ruralité entend porter un regard neuf sur la culture en milieu rural. Les acteurs des territoires ont beaucoup à dire.

    Si sa nomination au ministère de la Culture a profondément troublé les acteurs culturels, Rachida Dati a su jouer rapidement du contrepied pour brouiller les cartes. Dès son premier discours, lors de son accueil rue de Valois, elle évoquait les mouvements d’éducation populaire et les territoires. Puis, dans la quinzaine qui suivait, elle lançait une vaste consultation, Le Printemps des territoires, qui entend faire émerger réflexions et projets. Il est vrai que, depuis la disparition de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité territoriale (Datar) en 2014, et donc au terme de l’heureuse porosité qui l’associait au ministère, la question de la culture en milieu rural n’était plus vraiment à l’ordre du jour. Un frémissement avait bien eu lieu, lorsque Françoise Nyssen avait occupé la fonction mais, victime comme tous les autres ministres de la Culture des vingt dernières années, par la brièveté de son passage, elle n’avait pu tirer plus loin ce fil qui lui tenait à cœur. Au sein de l’administration centrale, à l’annonce de ce Printemps de la ruralité, beaucoup s’étaient sentis désemparés. « Pour la plupart, Parisiens de longue date, peu sollicités sur ces questions, nous manquons d’expertise, observe l’un d’entre eux. Heureusement, les personnels des DRAC sont là et, eux, ils connaissent très bien le sujet. » Si l’administration centrale a lancé la consultation en ligne, aux questions un peu trop évasives pour certains, ce sont donc les DRAC qui mèneront les concertations autour de l’accessibilité et de la répartition homogène de l'offre culturelle sur le territoire. Des assises nationales sur la culture en ruralité doivent d’ailleurs avoir lieu au mois d’avril. 

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    Par Cyrille Planson

    Légende photo : Pascal Dumas, président de Tinta’mars, à Langres (ici avec Alexandre Ménard, responsable du projet)

    Crédit photo : Laurent Vu